Vu Lions for lambs (ou comment les valeureux soldats américains, les lions, sont massacrés à cause d'une mauvaise stratégie d'une élite naïve, qui n'a retenu aucune leçon de l'histoire, les agneaux), de Robert Redford. Meryl Streep y excelle dans le rôle de la journaliste Janine Roth. Comme j'aimerais retrouver le courriel que j'avais écrit en 2002-2003 sur les raisons de mon opposition à la guerre en Iraq.
Entendu Also sprach Zarathustra de Richard Strauss et Judith de Philippe Fénelon par l'orchestre de l'opéra national de Paris dirigé par Cornelius Meister.
2007-11-30
2007-11-29
Facteurs de la croissance
En 1999, j'ai eu une longue conversation avec le compositeur et chef d'orchestre Manuel Rosenthal, ancien élève de Maurice Ravel, et ami de mon grand-père Jean et de son cousin Lucien. Il m'avait rapporté ce propos de Ravel : "Ravel disait qu’il y avait les visionnaires et les perfectionnistes. Les visionnaires ouvrent des perspectives nouvelles, avec cinquante ans d’avance sur leur époque. Mozart était un perfectionniste. Beethoven, qu’on aime ou on n’aime pas, était un visionnaire. Debussy était un visionnaire".
Par analogie, en économie, parmi les déterminants de la croissance, il y a effectivement un aspect visionnaire, l'innovation, la rupture scientifique et technologique, et ses conséquences positives et négatives (la destruction créatrice de Schumpeter), que l'on peut accompagner, mais qu'on ne peut et ne doit pas empêcher. Ou alors, les conséquences d'une telle politique luddite, protectionniste, sont tragiques, cf. la comparaison de la reconversion des bassins miniers lorrain et anglais, dans deux documentaire respectivement de Camille Le Pomellec et Raphaël Kahane et de Ted Anspach diffusés sur Arte le 11 avril 2006.
Et il y a le perfectionnisme, l'amélioration graduelle de l'existant (sans rupture technologique).
La société française est au point mort, elle ne recule pas, mais n'avance plus. Je poursuivrai donc mon exploration des déterminants de la croissance, amorcée dans mes billets sur la recherche et développement (visionnaire), l'approche comptable (perfectionniste), la confiance mutuelle (perfectionniste).
Croître, c'est produire plus, ou mieux, avec les mêmes facteurs de production (capital, travail, matières premières, temps). Ou, c'est synonyme, produire la même chose en moins de temps, par exemple. Réduire la vitesse de circulation de 28 % sur les voies sur berges, c'est prendre une mesure contre la croissance à Paris ; deux artères rapides, l'une nord-sud (qui n'a jamais existé), l'autre est-ouest (les voies sur berges), même payantes, sont vitales pour l'économie de Paris. Par exemple, alourdir de 12,5 % l'impôt sur les plus-values mobilières, c'est prendre une mesure contre la fluidité des transactions et contre la croissance en France (cf. la courbe de Laffer).
Produire plus "vert", c'est encore croître, c'est pourquoi la décroissance prônée par certains écologistes est une hérésie, un non-sens économique. Mais cela n'étonne plus quand on entend certains, même reconnus, proférer des absurdités : hier sur la radio BFM, quelqu'un disait qu'un accident de voiture générerait de la croissance, alors que le nettoyage bénévole des plages souillées par une marée noire n'en générerait pas, ce qui est inepte : c'est une vision partielle, qui ne tient aucun compte des externalités, positives ou négatives, pourtant mises en évidence dès le 19e siècle : il faut tenir compte de "ce qu'on voit et ce qu'on ne voit pas", comme l'écrivait Frédéric Bastiat.
Cela dit, on ne peut qu'être perplexe sur la situation française, où il y a eu une rupture verbale, mais pas encore matérielle, avec la politique passée. La France demeure dans une approche incrémentale de la croissance (on grappille quelques progrès çà et là), mais elle n'a pris aucune mesure en faveur d'une croissance vive : la réglementation surabondante (cf. les rapports publics du Conseil d'Etat de 1991 et 2006) et les infrastructures sont-elles taillées pour une croissance de 16 % en 5 ans (durée d'une législature, d'un quinquennat, d'un ancien plan), soit 3 % annuels ? Elles peuvent à grand-peine s'accommoder d'une croissance de 7 % en cinq ans, correspondant à 1,5 % de croissance annuelle !
Pourquoi Google, Microsoft, eBay, Yahoo, sont-elles américaines ? Peut-être la taille du marché joue-t-elle aussi un rôle. Qu'avons-nous fait du marché francophone ?
À suivre : ce soir, le président français s'exprime sur ce sujet sur TF1 et France 2.
Par analogie, en économie, parmi les déterminants de la croissance, il y a effectivement un aspect visionnaire, l'innovation, la rupture scientifique et technologique, et ses conséquences positives et négatives (la destruction créatrice de Schumpeter), que l'on peut accompagner, mais qu'on ne peut et ne doit pas empêcher. Ou alors, les conséquences d'une telle politique luddite, protectionniste, sont tragiques, cf. la comparaison de la reconversion des bassins miniers lorrain et anglais, dans deux documentaire respectivement de Camille Le Pomellec et Raphaël Kahane et de Ted Anspach diffusés sur Arte le 11 avril 2006.
Et il y a le perfectionnisme, l'amélioration graduelle de l'existant (sans rupture technologique).
La société française est au point mort, elle ne recule pas, mais n'avance plus. Je poursuivrai donc mon exploration des déterminants de la croissance, amorcée dans mes billets sur la recherche et développement (visionnaire), l'approche comptable (perfectionniste), la confiance mutuelle (perfectionniste).
Croître, c'est produire plus, ou mieux, avec les mêmes facteurs de production (capital, travail, matières premières, temps). Ou, c'est synonyme, produire la même chose en moins de temps, par exemple. Réduire la vitesse de circulation de 28 % sur les voies sur berges, c'est prendre une mesure contre la croissance à Paris ; deux artères rapides, l'une nord-sud (qui n'a jamais existé), l'autre est-ouest (les voies sur berges), même payantes, sont vitales pour l'économie de Paris. Par exemple, alourdir de 12,5 % l'impôt sur les plus-values mobilières, c'est prendre une mesure contre la fluidité des transactions et contre la croissance en France (cf. la courbe de Laffer).
Produire plus "vert", c'est encore croître, c'est pourquoi la décroissance prônée par certains écologistes est une hérésie, un non-sens économique. Mais cela n'étonne plus quand on entend certains, même reconnus, proférer des absurdités : hier sur la radio BFM, quelqu'un disait qu'un accident de voiture générerait de la croissance, alors que le nettoyage bénévole des plages souillées par une marée noire n'en générerait pas, ce qui est inepte : c'est une vision partielle, qui ne tient aucun compte des externalités, positives ou négatives, pourtant mises en évidence dès le 19e siècle : il faut tenir compte de "ce qu'on voit et ce qu'on ne voit pas", comme l'écrivait Frédéric Bastiat.
Cela dit, on ne peut qu'être perplexe sur la situation française, où il y a eu une rupture verbale, mais pas encore matérielle, avec la politique passée. La France demeure dans une approche incrémentale de la croissance (on grappille quelques progrès çà et là), mais elle n'a pris aucune mesure en faveur d'une croissance vive : la réglementation surabondante (cf. les rapports publics du Conseil d'Etat de 1991 et 2006) et les infrastructures sont-elles taillées pour une croissance de 16 % en 5 ans (durée d'une législature, d'un quinquennat, d'un ancien plan), soit 3 % annuels ? Elles peuvent à grand-peine s'accommoder d'une croissance de 7 % en cinq ans, correspondant à 1,5 % de croissance annuelle !
Pourquoi Google, Microsoft, eBay, Yahoo, sont-elles américaines ? Peut-être la taille du marché joue-t-elle aussi un rôle. Qu'avons-nous fait du marché francophone ?
À suivre : ce soir, le président français s'exprime sur ce sujet sur TF1 et France 2.
2007-11-28
XVe République des blogs
Ce soir, je pense faire un tour à la XVe République des blogs, à partir de 19 h au Pavillon Baltard, 9 rue Coquillière, Paris 1er.
Du coq à l'âne, j'en profite pour signaler une agence de photos 2.0 : Citizenside.
Du coq à l'âne, j'en profite pour signaler une agence de photos 2.0 : Citizenside.
2007-11-23
Politique-fiction : l'union libano-belge
La Belgique a un roi, mais pas de gouvernement depuis le 10 juin 2007.
Le Liban a un gouvernement, mais n'aura plus de président à partir de minuit.
Les Belges étant experts en fédéralisme (3 communautés, 3 régions et 10 provinces) et les Libanais étant experts en communautés (ils en ont 18), et les deux pays étant partiellement francophones, pourquoi ne pas créer un Etat temporaire auquel les deux pays apporteraient leurs institutions ?
La discontinuité territoriale n'est pas insurmontable : l'Egypte et la Syrie, par exemple, malgré la distance, avaient créé la République arabe unie (1958-1961).
Albert II, roi de Belgique et du Liban serait chef d'Etat, et Fouad Siniora serait premier ministre du gouvernement de l'union libano-belge. Union qui fait la force, comme chacun sait.
Le Liban a un gouvernement, mais n'aura plus de président à partir de minuit.
Les Belges étant experts en fédéralisme (3 communautés, 3 régions et 10 provinces) et les Libanais étant experts en communautés (ils en ont 18), et les deux pays étant partiellement francophones, pourquoi ne pas créer un Etat temporaire auquel les deux pays apporteraient leurs institutions ?
La discontinuité territoriale n'est pas insurmontable : l'Egypte et la Syrie, par exemple, malgré la distance, avaient créé la République arabe unie (1958-1961).
Albert II, roi de Belgique et du Liban serait chef d'Etat, et Fouad Siniora serait premier ministre du gouvernement de l'union libano-belge. Union qui fait la force, comme chacun sait.
Vision comptable
On m'a trop souvent reproché d'avoir une vision comptable de divers sujets, comme la dette, pour que je ne me reconnaisse pas dans cet excellent billet de Casadei : L'approche comptable? trois fois oui!
Raison vient du latin ratio, rapport entre les nombres : pour raisonner, il faut de la logique, mais il faut aussi savoir compter, et accepter de compter ! On raconte que la raison s'est développée, avec les mathématiques et la géométrie (et l'astronomie, d'ailleurs), en Egypte, car il était nécessaire de prévoir les crues du Nil et de redélimiter les champs après chaque crue. Elle est concomitante de la naissance d'une société organisée.
Refuser a priori une approche comptable, c'est être partisan d'une approche irrationnelle d'un sujet.
Raison vient du latin ratio, rapport entre les nombres : pour raisonner, il faut de la logique, mais il faut aussi savoir compter, et accepter de compter ! On raconte que la raison s'est développée, avec les mathématiques et la géométrie (et l'astronomie, d'ailleurs), en Egypte, car il était nécessaire de prévoir les crues du Nil et de redélimiter les champs après chaque crue. Elle est concomitante de la naissance d'une société organisée.
Refuser a priori une approche comptable, c'est être partisan d'une approche irrationnelle d'un sujet.
2007-11-15
Le taser tue
Le taser tue :
Ci-dessous, la vidéo complète (avertissement : ces images peuvent choquer) :
Taser, le fabricant des pistolets à impulsion électrique, écrit que "personne n'a pu encore démontrer que ces pistolets aient provoqué directement la mort de quelqu'un, bien que certains (...) soient décédés à la suite de leur utilisation". Admirez la langue de bois.
Liens :
- Aux Etats-Unis, tasez-vous !
- Electroshock weapon controversy
- Taser Death of Robert Dziekanski is a national shame : one man's opinion
Ci-dessous, la vidéo complète (avertissement : ces images peuvent choquer) :
Taser, le fabricant des pistolets à impulsion électrique, écrit que "personne n'a pu encore démontrer que ces pistolets aient provoqué directement la mort de quelqu'un, bien que certains (...) soient décédés à la suite de leur utilisation". Admirez la langue de bois.
Liens :
- Aux Etats-Unis, tasez-vous !
- Electroshock weapon controversy
- Taser Death of Robert Dziekanski is a national shame : one man's opinion
Bières de Lorraine
Enquêtant sur le devenir de la brasserie de Champigneulles, je me suis intéressé à l'industrie brassicole en Lorraine. Voici le fruit de mes investigations :
Bières d'hier :
- brasserie de la Croix-de-Lorraine à Bar-le-Duc
- brasserie de la Meuse (famille Kreiss) à Bar-le-Duc
- brasserie Hanus (marque Kanterbraü) de Charmes (Vosges)
- brasseries Betting et Galland à Maxéville
- brasserie Greff, rue de la Commanderie, à Nancy
- brasserie Tourtel à Tantonville
- brasserie Moreau à Vézelise
et aussi Briey, Einville, Jarny (bière Titan)
Bières d'aujourd'hui :
- Les Brasseurs de Lorraine, à Pont-à-Mousson : seule brasserie commerciale indépendante de Lorraine, qui produit les bières Abbaye des Prémontrés, Duchesse de Lorraine, La Loroyse, La Noiraude, Loup Blond, Chardon Rouge, vendues à la boutique En passant par la Lorraine à Paris
- brasserie Hinzelin de Champigneulles, rachetée à Kronenbourg par le brasseur allemand TCB, qui produit la bière Frankfurter
- ENSAIA : successeur de l'école de brasserie de Nancy
- musée français de la brasserie à Saint-Nicolas-de-Port (ancienne brasserie)
- écomusée vosgien de la brasserie à Ville-sur-Illon : ancienne brasserie Lobstein, qui produisait la bière la Vosgienne
Bibliographie : Philippe Voluer, Le grand livre de la bière en Lorraine
Voir aussi : Brasserie à l'encan - Sauver la brasserie de Champigneulles
La Lorraine produit aussi du vin, de la limonade, de l'eau minérale (Contrex et Vittel)...
À consommer avec modération.
Bières d'hier :
- brasserie de la Croix-de-Lorraine à Bar-le-Duc
- brasserie de la Meuse (famille Kreiss) à Bar-le-Duc
- brasserie Hanus (marque Kanterbraü) de Charmes (Vosges)
- brasseries Betting et Galland à Maxéville
- brasserie Greff, rue de la Commanderie, à Nancy
- brasserie Tourtel à Tantonville
- brasserie Moreau à Vézelise
et aussi Briey, Einville, Jarny (bière Titan)
Bières d'aujourd'hui :
- Les Brasseurs de Lorraine, à Pont-à-Mousson : seule brasserie commerciale indépendante de Lorraine, qui produit les bières Abbaye des Prémontrés, Duchesse de Lorraine, La Loroyse, La Noiraude, Loup Blond, Chardon Rouge, vendues à la boutique En passant par la Lorraine à Paris
- brasserie Hinzelin de Champigneulles, rachetée à Kronenbourg par le brasseur allemand TCB, qui produit la bière Frankfurter
- ENSAIA : successeur de l'école de brasserie de Nancy
- musée français de la brasserie à Saint-Nicolas-de-Port (ancienne brasserie)
- écomusée vosgien de la brasserie à Ville-sur-Illon : ancienne brasserie Lobstein, qui produisait la bière la Vosgienne
Bibliographie : Philippe Voluer, Le grand livre de la bière en Lorraine
Voir aussi : Brasserie à l'encan - Sauver la brasserie de Champigneulles
La Lorraine produit aussi du vin, de la limonade, de l'eau minérale (Contrex et Vittel)...
À consommer avec modération.
2007-11-14
Confiance et croissance
Intéressant article sur la société de défiance : un mal français, sur Telos. On peut être en désaccord avec sa conclusion, qui préconise une solution scandinave interventionniste et très redistributive (qui suppose précisément la confiance qui peut exister dans une société imprégnée de la morale protestante, et un choix de société particulièrement égalitaire). Il existe en effet une autre solution que le régime social unique, commun, collectif, égalitaire : cette autre solution, plus libérale, est le libre choix entre des régimes concurrents et responsables. Par exemple, l'existence de régimes spéciaux ne serait pas problématique s'ils étaient d'une part ouverts à tous et d'autre part responsables de leur financement au lieu d'être garantis par l'Etat, qui comble leur déficit avec les deniers publics : ces régimes seraient alors contraints d'assurer leur solvabilité, et ne seraient dès lors plus un privilège bénéficiant à quelques-uns. En tout cas, la situation française (ni égalité des droits, ni liberté de choix) est probablement le (non-)choix le plus calamiteux.
Cet article est cependant très intéressant car il met en évidence un facteur essentiel de la croissance, qui est encore plus négligé que l'investissement (cf. mon précédent billet sur la R & D dans le CAC 40), car plus difficile à quantifier, à savoir la confiance, le crédit spontané que l'on est prêt à accorder à un autre individu que l'on ne connaît pas.
Cette confiance spontanée en autrui est elle-même, peut-on penser, la conséquence de l'honnêteté, de l'éthique, de la morale civiques, présentes ou absentes dans la société française : est-ce que je me sens lié par mes engagements, est-ce que ma parole ou ma signature a une valeur, est-ce que j'accorde de l'importance à la vérité de ce que je dis, est-ce que je suis prêt à tricher ou à être corrompu, est-ce que je respecte le droit de propriété, serai-je sanctionné pour mes manquements... Il serait irrationnel de faire confiance à autrui dans une société de tricheurs, de menteurs, de voleurs et dans une société d'impunité.
Une société qui perd ses valeurs morales (longtemps tenues, qu'on le veuille ou non, d'une culture judéo-chrétienne imprégnée du Décalogue : VIII. tu ne voleras pas, IX. tu ne feras pas de faux témoignages) érode ce capital de confiance qui est un intrant aussi important de la croissance que le capital (et donc l'investissement et l'épargne), le travail, l'innovation, l'éducation, la formation, le système juridique (qui doit garantir notamment le respect du droit de propriété et des obligations contractées), la circulation de l'information et des biens (services postaux, télécommunications, services bancaires) et la transparence, l'absence de restriction au libre échange, un système de marché permettant de définir des signaux sous la forme de prix (bref, la plupart des éléments qui ont manqué au défunt système soviétique).
Comment restaurer la confiance ? Probablement en ayant une parole publique plus sincère donc plus crédible, en restaurant la vertu en politique, en ne négligeant pas cet aspect de l'éducation (délivrée par le catéchisme dans l'enseignement catholique, et autrefois par le cours de morale de l'école publique de la IIIe République), en instituant des boucles de rétroaction (notamment par l'évaluation : cf. l'exemple connu d'eBay où acheteurs et vendeurs sont notés) et - dans une société où la confiance se dégrade - en réallouant des moyens aux deux services publics qui en sont les garants, la police et la justice (cf. ce bouquin d'Etienne Douat, et cet article de Wikinews).
Voir sur ce sujet, outre l'article de Pierre Cahuc et Yann Algan, l'article de Paul J. Zak & Stephen Knack, et économie et confiance par Guy Schuller, ainsi que la note n° 80 du Centre d'analyse stratégique (malheureusement en .pdf). Et deux livres : la société de confiance d'Alain Peyrefitte ; et la société de défiance de Yann Algan.
Cet article est cependant très intéressant car il met en évidence un facteur essentiel de la croissance, qui est encore plus négligé que l'investissement (cf. mon précédent billet sur la R & D dans le CAC 40), car plus difficile à quantifier, à savoir la confiance, le crédit spontané que l'on est prêt à accorder à un autre individu que l'on ne connaît pas.
Cette confiance spontanée en autrui est elle-même, peut-on penser, la conséquence de l'honnêteté, de l'éthique, de la morale civiques, présentes ou absentes dans la société française : est-ce que je me sens lié par mes engagements, est-ce que ma parole ou ma signature a une valeur, est-ce que j'accorde de l'importance à la vérité de ce que je dis, est-ce que je suis prêt à tricher ou à être corrompu, est-ce que je respecte le droit de propriété, serai-je sanctionné pour mes manquements... Il serait irrationnel de faire confiance à autrui dans une société de tricheurs, de menteurs, de voleurs et dans une société d'impunité.
Une société qui perd ses valeurs morales (longtemps tenues, qu'on le veuille ou non, d'une culture judéo-chrétienne imprégnée du Décalogue : VIII. tu ne voleras pas, IX. tu ne feras pas de faux témoignages) érode ce capital de confiance qui est un intrant aussi important de la croissance que le capital (et donc l'investissement et l'épargne), le travail, l'innovation, l'éducation, la formation, le système juridique (qui doit garantir notamment le respect du droit de propriété et des obligations contractées), la circulation de l'information et des biens (services postaux, télécommunications, services bancaires) et la transparence, l'absence de restriction au libre échange, un système de marché permettant de définir des signaux sous la forme de prix (bref, la plupart des éléments qui ont manqué au défunt système soviétique).
Comment restaurer la confiance ? Probablement en ayant une parole publique plus sincère donc plus crédible, en restaurant la vertu en politique, en ne négligeant pas cet aspect de l'éducation (délivrée par le catéchisme dans l'enseignement catholique, et autrefois par le cours de morale de l'école publique de la IIIe République), en instituant des boucles de rétroaction (notamment par l'évaluation : cf. l'exemple connu d'eBay où acheteurs et vendeurs sont notés) et - dans une société où la confiance se dégrade - en réallouant des moyens aux deux services publics qui en sont les garants, la police et la justice (cf. ce bouquin d'Etienne Douat, et cet article de Wikinews).
Voir sur ce sujet, outre l'article de Pierre Cahuc et Yann Algan, l'article de Paul J. Zak & Stephen Knack, et économie et confiance par Guy Schuller, ainsi que la note n° 80 du Centre d'analyse stratégique (malheureusement en .pdf). Et deux livres : la société de confiance d'Alain Peyrefitte ; et la société de défiance de Yann Algan.
2007-11-08
À quelle espèce appartient cet arbre ?
Une espèce du genre Clérodendron (Clerodendrum), comme le suggère Bouriane verte, que je remercie pour cette piste ? Laissez un commentaire ci-dessous...
2007-11-06
Prix des lecteurs du livre d'économie 2007
Petits conseils, l'enquête passionnante de Laurent Mauduit sur Alain Minc & AM Conseil, l'un des deux ouvrages dont je parlais dans mon précédent billet, fait partie des trois finalistes pour le prix des lecteurs du livre d'économie 2007, organisé par le Sénat. Votez !
2007-11-04
Philippe Claudel dans la shortlist du Goncourt
L'écrivain dombaslois Philippe Claudel est dans la 3e et dernière sélection pour le prix Goncourt 2007, qui sera attribué demain à 13 heures. L'auteur des Âmes grises concourt avec le Rapport de Brodeck, aux éditions Stock.
Mise à jour : le prix Goncourt a été décerné à Gilles Leroy pour Alabama Song. Philippe Claudel remporte quant à lui, finalement, le prix Goncourt des lycéens, finalement plus enviable pour un écrivain : ce prix récompense une oeuvre littéraire plus qu'un éditeur...
Mise à jour : le prix Goncourt a été décerné à Gilles Leroy pour Alabama Song. Philippe Claudel remporte quant à lui, finalement, le prix Goncourt des lycéens, finalement plus enviable pour un écrivain : ce prix récompense une oeuvre littéraire plus qu'un éditeur...
2007-11-02
Humeurs du jour 2/2 : immobilier
Agacement du jour : je cherche un deux-pièces (minimum) plus près de mon boulot, et je regarde donc les annonces de seloger.com ou de alouer.fr mais rien à faire, même en 2007, la plupart de ces agences immobilières qui perçoivent des centaines d'euros de frais à chaque location sont infichues d'illustrer leurs annonces de quelques photos.
Archives :
- L'immobilier baisse
- Paradoxe
- To buy or not to buy
Archives :
- L'immobilier baisse
- Paradoxe
- To buy or not to buy
المملكة
Vu le Royaume, ce soir, film de Peter Berg sur l'Arabie saoudite.
Inspiré par l'attentat d'Al Khobar - ville où j'étais en 2000, quelques années après avoir étudié les "transitions politiques dans le monde arabe" avec Ghassan Salamé - ce film est intéressant non pas tellement pour son scénario peu crédible, mais pour la description des différentes parties (Etats-Unis, monarchie saoudienne et islamistes).
Lectures complémentaires :
- Albert Hourani, Histoire des peuples arabes
- Intervention du GIGN en 1979 à La Mecque
- Critique du film par le Nouvel Obs
Inspiré par l'attentat d'Al Khobar - ville où j'étais en 2000, quelques années après avoir étudié les "transitions politiques dans le monde arabe" avec Ghassan Salamé - ce film est intéressant non pas tellement pour son scénario peu crédible, mais pour la description des différentes parties (Etats-Unis, monarchie saoudienne et islamistes).
Lectures complémentaires :
- Albert Hourani, Histoire des peuples arabes
- Intervention du GIGN en 1979 à La Mecque
- Critique du film par le Nouvel Obs
2007-11-01
XIVe République des blogs
Ma première République des blogs hier à Paris. Etonnant et convivial. Chacun est un peu dans son trip, mais ça fait plaisir de voir ces personnes parler avec passion de ce qu'ils écrivent, créent, réalisent : Blugture, Dîners livres échanges, Monsieur Pingouin, Paris est sa banlieue, Quoi de 9 Cécile ?, Tendances & com... et tous ceux avec qui je n'ai pas encore discuté (Embruns, Franck naturellement, Puteaux, Vincent) ou que je n'ai pas trouvés (Victoire au poing). Etais-je le seul blogueur lorrain ?
On a aussi parlé des Nouveaux cinéphiles, de Guillaume in Smileland, de Bleuzenn, d'Edouard, et des Influenceurs, de Paris blogue-t-il, de Plaxo, de Youvox, du salaire de la vedette de PRTV, d'encadrement juridique des webcampagnes... et de Versac (obligé !).
On a aussi parlé des Nouveaux cinéphiles, de Guillaume in Smileland, de Bleuzenn, d'Edouard, et des Influenceurs, de Paris blogue-t-il, de Plaxo, de Youvox, du salaire de la vedette de PRTV, d'encadrement juridique des webcampagnes... et de Versac (obligé !).
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