Remarquable thèse, pour les passionnés d'histoire de la Lorraine au XXe siècle :
Les droites nationales en Lorraine dans les années 1930 : acteurs, organisations, réseaux, thèse de doctorat de Jean-François Colas, 2002, sous la direction de Gilles Le Béguec (ancien professeur à l'université Nancy 2), ISBN 9782729561314.
Un seul exemplaire de cette thèse figure à ce jour dans les collections publiques répertoriées par le Catalogue collectif de France ; il se trouve à l'université de Nanterre. Comme pas un seul exemplaire ne figurait encore dans les catalogues des bibliothèques publiques de Lorraine, j'ai donné une copie de cette thèse à la Bibliothèque Stanislas de Nancy.
Le livre, de plus de 700 pages, est disponible auprès de l'Atelier national de reproduction des thèses (ANRT) pour 65,50 euros.
Résumé : "En Lorraine, dans les années 1930, les partis de droite ne sont pas parvenus à s'organiser durablement mais ils sont représentés par des élus qui résistent à l'offensive des partis de gauche en 1932 et 1936. La Fédération républicaine n'a pas réussi à concrétiser ses projets de mettre en place une organisation solide. Les nationaux s'organisent alors en groupements ponctuels à partir de 1934, dans plusieurs villes. Les activistes militaient à l'Action française et aux Jeunesses patriotes au début des années 1930. Au lendemain du 6 février 1934, le Francisme, la Solidarité française, en Moselle essentiellement, et les Croix de feu surtout connaissent un essor indéniable. Les agriculteurs lorrains s'organisèrent également, même si les campagnes restèrent calmes. Les militants des ligues adhérèrent aux partis qui ont succédé aux ligues dissoutes en 1936 mais seul le PSF devint un parti de masse. Ils rejoignirent aussi des rassemblements locaux afin de combattre le communisme : le Front lorrain en Moselle et le RNL. Les responsables locaux des Croix de feu puis du PSF ont été proches des autres organisations nationales. Ils étaient d'ailleurs issus du même milieu : ce sont des hommes de droite, anciens combattants, officiers de réserve et catholiques. Mais ils finirent par obéir aux consignes d'indépendance de La Rocque. Le PSF fut alors en butte à l'hostilité des autres formations politiques à partir de 1937. Les Croix de feu puis le PSF disposèrent de l'appui de périodiques locaux, d'élus, d'industriels et de porte-parole du monde catholique. Le PSF s'est inséré dans le jeu électoral et deux députés rejoignirent son groupe parlementaire. Toutefois, les notables acceptèrent difficilement la stratégie électorale de la Rocque. La Lorraine a connu dans les années 1930 une radicalisation et une bipolarisation de sa vie politique. Plusieurs parlementaires étaient proches des Jeunesses patriotes et des Croix de feu. Ils sont liés au monde catholique conservateur à l'instar des Ligues. L'anticommunisme fédéra les nationaux, y compris certains militants hostiles au régime républicain. Toutefois, d'autres parlementaires restèrent modérés et se tinrent à l'écart des Ligues. « L'esprit lorrain » explique en partie et l'anticommunisme des nationaux, et leur vigilance à l'égard de l'Allemagne, même s'ils acceptèrent les accords de Munich."
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