2008-07-11

Nancy en seconde classe

Ce que je redoutais (cf. ce que j'avais écrit lors des municipales) est arrivé : l'Université de Nancy est déclassée. Elle ne fait pas partie des 10 universités prioritaires dans le cadre de l'Opération Campus de Valérie Pécresse, universités de première classe, qui bénéficieront d'un financement exceptionnel par l'État.

Simple "campus prometteur" avec six autres universités de seconde classe, on lui promet de "renforcer sa vocation de pôle structurant pour son territoire" : en bref, pas davantage que ce qu'elle est déjà. Son terrain de jeu ? Ni l'Europe, ni la France, mais la région Lorraine. Elle ne pourra compter que sur elle-même pour rivaliser avec l'influence grandissante de l'Université du Luxembourg voisine, créée en 2003 et richement dotée par un pays dont le PIB par habitant est plus du double de celui de la France. Cette concurrence nouvelle aurait pourtant justifié un soutien accru des autorités françaises. Qui plus est, l'Université de Nancy en a besoin : par exemple, le riche fonds de la bibliothèque de Nancy 2 n'est pas encore entièrement répertorié sur catalogue informatique, faute de moyens !

Comment nos élus régionaux, départementaux, municipaux, réagiront-ils, après cette nouvelle bataille perdue pour Nancy ? "L'université ne relève pas de notre compétence, c'est une décision du ministère ?", "Nous avons fait notre possible ; nous avons plein d'autres beaux projets en cours pour l'enseignement supérieur à Nancy ?". Comme aux élections, même quand on perd, on trouve toujours des motifs de satisfaction...

L'Université de Nancy ne pourra compter que sur elle-même et, pourquoi pas, sur le soutien de ses anciens étudiants, à l'instar de ce que fait déjà Sciences Po, pour continuer à tendre vers l'excellence de la recherche et de l'enseignement au bénéfice de tous.

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