2013-10-31

Lecture d'octobre 2013

  • John Perry : La procrastination, l'art de reporter au lendemain.



2013-10-18

18 octobre : fête de l'émigration

Dans cette république qui comptera bientôt plus de jours de fête et de commémoration que l'empire romain finissant, il en manque une : la journée de l'émigration.

C'est pourquoi nous proposons de retenir la date du 18 octobre, jour de l'édit de Fontainebleau signé par Louis 14 qui en 1685 révoqua l'édit de Nantes et provoqua le départ des huguenots, inutile saignée dont les conséquences continuent à se faire sentir. Il est emblématique de cette capacité bien française de se tirer une balle dans le pied, et de provoquer le départ de ses meilleurs talents, coupables de ne pas être comme tout le monde.

Où émigrer ?


Liberté politique



Norvège
Malte
Tchéquie
Uruguay
Costa Rica
Corée du Sud
Belgique
Espagne










Islande
Danemark
Suède
Nouvelle-Zélande
Australie
Suisse
Canada

Finlande
Pays-Bas
Luxembourg
Irlande

Autriche
Allemagne
Royaume-Uni
Etats-Unis

Japon
Maurice

Liberté économique



Hong Kong
Singapour
Chili
Bahreïn
Estonie
Taïwan
Macao
Chypre
Lituanie
Sainte-Lucie
Qatar






Voici la liste des pays libres, à l'intersection (en blanc) des pays libres politiquement (en bleu) et économiquement (en rouge). En gras, les pays francophones et/ou anglophones.
Les pays politiquement libres sont les 25 pays considérés comme des démocraties complètes par l'EIU en 2011 (source).
Les pays économiquement libres sont les 28 pays considérés comme libres ou plutôt libres par Heritage en 2012 (source).
On remarquera que la France ne figure plus dans aucun de ces deux ensembles (étant devenue une "démocratie défectueuse" en 2010, classée 29e en 2011 par l'EIU ; et étant classée 67e c'est-à-dire économiquement moyennement libre par Heritage en 2012).
Voir aussi : le classement Doing business et son commentaire.

Liens, pour ceux de mes lecteurs qui seraient dans le déni :
- Expatriation : des chercheurs français témoignent
- Pourquoi moi, tout petit chef d’entreprise, je quitte la France ?

2013-10-13

Pax nobis

[Photo retirée à la demande de l'acheteur]

Pax nobis, est-il écrit, en lettres capitales : la paix soit avec nous.

Commentaire sous la photo, dans la Gazette : "Les lettres [ornant ce bracelet] évoquent quelques précieux manuscrits médiévaux. Elles ne forment aucun mot lisible, les initiales, comme autant de lettrines enluminées, conservant le secret d'un mystérieux acrostiche, qui donne son appellation à ce type de bijou" (finalement vendu [prix retiré à la demande de l'acheteur] € frais inclus).

Quand on vous dit qu'il faut encourager les lettres classiques, l'étude des langues anciennes, latin et grec, qui sont utiles voire indispensables dans certains métiers !

2013-10-08

L'illusion de la gratuité

J'ai habituellement beaucoup de sympathie pour les actions de Vélorution, étant cycliste, et trouvant que la place du vélo à Nancy est longtemps restée trop réduite, notamment avec l'absurde interdiction pour les cyclistes d'emprunter les voies du tram.

Mais lorsque Vélorution s'éloigne de son objet vélocipédique et relaie les annonces d'un "Collectif transports publics gratuits de Nancy", je ne peux que rester dubitatif. Toutes les idées sont bienvenues, et il peut être intéressant de discuter, de débattre, comme le montre brillamment J. S. Mill au chapitre II de son ouvrage "De la liberté".

Cependant, la gratuité est une illusion : la gratuité des transports n'existe pas, il y a toujours des personnes qui paient, et cet intitulé lui-même est trompeur. Ce que ne paie pas l'usager, il faut le financer autrement. Comment ? Par des sponsors commerciaux, ou par les contribuables.

Il faut dès lors s'interroger :
Est-on prêt à faire financer le transport public par un surcroît de publicité, celle-ci étant déjà extrêmement abondante ? Si l'on refuse le financement commercial, c'est donc le contribuable, déjà très sollicité, qui paierait davantage.
Y a-t-il une utilité réelle à déplacer la charge complète du transport public, déjà très subventionné, de l'usager au contribuable ? Si oui, laquelle ?
Y a-t-il une utilité réelle à supprimer le rôle de signal qu'a un prix ? Ce signal serait faussé dans l'arbitrage individuel entre les diverses formes de transport, le calcul économique devenant impossible. Ce signal est également utile pour la gestion rationnelle par l'autorité publique du système de transport lui-même, par la connaissance du nombre de tickets et d'abonnements vendus, des lignes où il y a le plus de validations, etc. sans parler de l'utilité de la participation des usagers à l'équilibre financier du dispositif.
Et si l'on débat du transport collectif financé par d'autres que ses usagers, débat-on aussi des autres modèles, tels que la mise en concurrence de plusieurs opérateurs sur le même réseau, par exemple ?
Si le citoyen-contribuable doit payer l'intégralité du coût du transport public, lui demande-t-on son avis ? Y est-il favorable, ou un partage des coûts est-il plus juste ?
Enfin, quel est le sens et la portée de faire perdre à l'usager la qualité supplémentaire de client, qui lui confère des droits particuliers et une responsabilité particulière, puisqu'il paie pour un service ?

Il faut également avoir conscience du choix politique que cela représente. C'est un choix de société, qui n'est pas dénué de portée politique, ni de présupposés idéologiques. Il n'est pas neutre d'observer que la Communauté d'agglomération du pays d'Aubagne et de l’Étoile, venue porter la bonne parole, a une présidence communiste, et que le philosophe et écrivain invité a soutenu le candidat du Front de gauche à la dernière élection présidentielle et est membre du comité de direction d'Espaces Marx. Quant à la composition du collectif nancéien, elle n'est pas apolitique, mais marquée à gauche et à l'extrême-gauche.

Par ailleurs, les inconvénients du financement par le seul contribuable commencent à être connus, à la suite de l'échec de plusieurs expérimentations. Les usagers de Melbourne expriment leur scepticisme. Mais surtout, on a observé les effets secondaires suivants, listés dans une étude de Jennifer S. Perone, de l'Université de Floride du Sud :
  • Forte augmentation du vandalisme et du hooliganisme
  • L'utilisation des véhicules comme abri par les personnes sans domicile fixe
  • Une chute significative des ressources dans les grands systèmes de transport public
  • Une forte hausse des plaintes des chauffeurs et de la rotation du personnel, malgré l'élimination des altercations liées au compostage
  • Un service plus lent : l'absence de paiement ou de compostage accélère l'embarquement, mais l'affluence de passagers tend à éliminer ce gain
  • Une baisse de la régularité du service
  • Une augmentation des coûts de la sécurité et de la maintenance
  • La baisse globale des émissions polluantes n'est pas démontrée

On peut aussi imaginer que les justifications locales éventuelles du financement public intégral à Aubagne ne soient pas nécessairement transposables à Nancy, dont la taille et la configuration sont très différentes. L'étude citée précédemment établit en effet un lien entre la taille du réseau de transport en commun et la prédominance des inconvénients sur les avantages. La sagesse commanderait en tout cas d'attendre les résultats, sur au moins un mandat, de l'expérimentation de gratuité conditionnelle lancée à Tallinn en 2013, ville dont la taille et la situation est beaucoup plus comparable à celle de Nancy.

2013-10-07

No phone today

Je n'ai pas de téléphone portable jusqu'à mercredi. Pour me contacter : iMessage, courriel, courrier, Facebook, Twitter, téléphone fixe...

2013-10-03

Librairies : même pas mortes

Il y a deux semaines , je suis allé dans une librairie, à côté de chez moi. Le livre que j'ai commandé, qui devait arriver "dans une semaine", n'est toujours pas là. Entre temps, Amazon m'a livré en trois jours l'autre livre que je voulais, "qui n'est pas disponible". J'ai ainsi dans les mains un livre "qui n'est pas encore paru" ; un miracle de Jeff Bezos sans doute.

Faut-il laisser mourir les librairies ? se demande Neil Jomunsi. Il faut en tout cas qu'elles repensent leur modèle, conclut-il.

C'est ce que fait avec brio la librairie lyonnaise L'Esprit Livre, en organisant une rencontre avec l'auteur nancéien Jean-Philippe Jaworski (mon ancien prof de français en terminale), l'occasion de faire savoir que son dernier opus, premier tome d'une trilogie, est paru : Même pas mort, aux éditions des Moutons électriques.