2019-11-24

Retours d'expérience sur les services de livraison de colis : Colissimo, Fedex, UPS, etc.

Amazon Prime : recommandé :
- service remarquable : livraison rapide (J+1 en rase campagne), acceptation de consignes spécifiques (y compris livraison en l'absence du destinataire dans un lieu précis), et parfois possibilité de géolocaliser le colis en livraison.

Chronopost : recommandé : (Lille, 2022)
- service rapide, souriant, poli, avec suivi en ligne des étapes de l'envoi, et possibilité de modifier en ligne la date de livraison.

Colissimo : recommandé : (Paris, 2022)
- le livreur laisse un message en numéro masqué : impossible de le rappeler ; Colissimo, joint au téléphone au 3631, indique n'être pas en mesure de joindre ses propres livreurs ! le site internet ne permet pas de laisser des instructions particulières ; le site internet présente de nombreux défauts (par exemple, impossible de mettre un numéro de téléphone à jour : toutes les tentatives sont rejetées comme n'étant pas au bon format, quel que soit le format essayé ; idem, impossible de mettre à jour les détails de l'adresse : interphone, etc.) ;
- MAIS : Colissimo me rappelle le soir-même, et programme une relivraison le lendemain, et confie le colis au gardien ce qui m'évite un nouveau tour de manège.

DHL + Colissimo : à éviter : (Lille, 2022)
- 4 jours pour quitter l'Allemagne, puis 7 jours en France jusqu'à la livraison !
- J+5 : "Votre choix ne peut être pris en compte en raison d'un incident survenu lors du traitement de votre demande. Nous vous présentons nos excuses. Votre colis sera livré dans les conditions prévues initialement". Outre cet incident, le colis n'est pas du tout livré dans les conditions prévues initialement, à J+6, mais 5 jours plus tard.
- Après deux appels au service client, qui annonce une livraison à J+7 ou J+8, c'est à J+11 que le colis est livré... dans un relais-colis Auchan, qui n'est ni mon domicile, ni le bureau de poste central où j'ai demandé la livraison !

DPD :
- "au dépôt, entreprise fermée" (un lundi).

Fedex : recommandé mais en baisse :
- service remarquable à Paris : à la suite de la défaillance d'un livreur, contact téléphonique pris le lendemain matin par Fedex, puis le chef d'équipe est venu lui-même porter le colis à l'étage, en présentant "mille excuses" ;
- en 2023, service en voie de dégradation, à cause du transfert des relations du client avec des automates : impossible d'agir sur la livraison sur le site internet, chatbot du site internet inefficace, appel téléphonique transféré à une "intelligence" artificielle conversationnelle inefficace qui renvoie vers le site internet où aucune action n'est disponible ; après un début d'énerverment, j'ai trouvé la solution : demander à l'IA "je souhaite parler à un conseiller" ; dès lors que j'ai pu parler à un humain, la relivraison a pu être fixée sans difficulté.

La Poste : (2022)
- envoi recommandé resté une semaine "en transit sur nos plateformes logistiques" (sans mention du lieu précis) arrivé ce matin avec une notification de détérioration ; "Conformément à la réglementation postale, nos agents ne sont pas autorisés à assister à l'ouverture du colis" (évidemment, cette affirmation péremptoire n'est accompagnée d'aucune référence précise à un texte), donc obligé de refuser l'envoi sans pouvoir même  ouvrir le contenant abîmé pour vérifier l'état du contenu ; bilan : une œuvre d'art unique attendue de longue date irrémédiablement abîmée, que l'artiste va devoir refaire complètement.

Schenker Normandie :
- ne livre pas le week-end ;
- refuse de déposer un colis sans signature.

UPS : à éviter :
- ne livre pas le week-end ;
- ne permet pas de modifier la livraison sans saisie du numéro "InfoNotice" mis dans la boîte aux lettres, donc impossible d'interagir à distance ;
- menace d'un retour à l'expéditeur sous 5 jours (!) après la dernière tentative de livraison ;
- refuse de déposer un colis sans signature ;
- la session informatique expire en cours de saisie des données ;
- 3 tentatives de livraison pour rien ! gaspillage de temps et de carburant ;
mais : changement d'adresse pour Paris gratuit.
- 2021 : aucune amélioration : SMS invitant à me connecter à UPS.com, mais impossible d'aller au bout de la procédure en ligne (aucune option offerte) ; obligé d'appeler, et de passer par un robot vocal ; obligé de dicter deux fois le numéro de référence (pourquoi deux fois ?) ; pas de relais colis dans mon arrondissement... et encore deux jours ouvrables d'attente avant que le colis soit mis à disposition au point relais.
- 2022 : aucune amélioration : SMS invitant à me connecter à UPS.com, mais impossible d'aller au bout de la procédure en ligne (aucune option offerte) ; obligé d'appeler, et de passer par un robot vocal ; obligé de dicter deux fois le numéro de référence (pourquoi deux fois ?) ; obligé de dicter le numéro de téléphone auquel UPS m'a pourtant envoyé un SMS. Et impossible de supprimer des données obsolètes dans le compte personnel UPS. On dirait le sketch de Becky "Faites étoile" dans "Le coeur a ses raisons"...
- 2023 : aucune amélioration : aujourd'hui le livreur frappe à la porte, mais a disparu le temps que j'ouvre ; c'est une perte de temps pour tout le monde, 3 jours pour moi puisque UPS ne livre pas le week-end, et une relivraison pour UPS.

Voir aussi : Quand la Poste ne fait pas son boulot (2011) - Petit paquet import (2016) - L'obsession du service client (2022) -

2019-11-23

Amazon ou les machines

Exercice : remplacez « les machines » par Amazon, la vapeur, l'électricité, l'informatique, les robots, le progrès, l'innovation... dans le raisonnement suivant. Le problème n'est pas Amazon, c'est qu'Amazon ne soit pas français. Qu'Amazon ne pouvait pas être français.


« — Ce qui tue le travail, Monsieur, ne sont-ce pas les machines ? Elles se substituent aux bras ; elles sont cause que la production surabonde et que l’humanité en est réduite à ne pouvoir plus consommer ce qu’elle produit.
— Monsieur, permettez-moi de vous inviter à m’accompagner dans l’île du Désespoir... Voilà Robinson qui a bien de la peine à se procurer de la nourriture. Il chasse et pêche tout le long du jour ; pas un moment ne lui reste pour réparer ses vêtements et se bâtir une cabane. — Mais que fait-il maintenant ? Il rassemble des bouts de ficelle et en fait un filet qu’il place au travers d’un large ruisseau. Le poisson s’y prend de lui-même, et Robinson n’a plus qu’à donner quelques heures par jour à la tâche de se pourvoir d’aliments. Désormais il peut s’occuper de se vêtir et de se loger.
— Que concluez-vous de là ? 
— Qu’une machine ne tue pas le travail, mais le laisse disponible, ce qui est bien différent ; car un travail tué, comme lorsque l’on coupe le bras à un homme, est une perte, et un travail rendu disponible, comme si l’on nous gratifiait d’un troisième bras, est un profit.
— En est-il de même dans la société ?
— Sans doute, si vous admettez que les besoins d’une société, comme ceux d’un homme, sont indéfinis.
— Et s’ils n’étaient pas indéfinis ? 
— En ce cas, le profit se traduirait en loisirs.
— Cependant vous ne pouvez pas nier que, dans l’état social, une nouvelle machine ne laisse des bras sans ouvrage. 
— Momentanément certains bras, j’en conviens ; mais l’ensemble du travail, je le nie. Ce qui produit l’illusion, c’est ceci : on omet de voir que la machine ne peut mettre une certaine quantité de travail en disponibilité, sans mettre aussi en disponibilité une quantité correspondante de rémunération.
— Comment cela ? 
— Supposez que Robinson, au lieu d’être seul, vive au sein d’une société et vende le poisson, au lieu de le manger. Si, ayant inventé le filet, il continue à vendre le poisson au même prix, chacun, excepté lui, aura pour s’en procurer à faire le même travail qu’auparavant. S’il le vend à meilleur marché, tous les acheteurs réaliseront une épargne qui ira provoquer et rémunérer du travail. »

Source: Wikisource.